Adieu Saigon.
Maurice LANLIGNEL
Ex-Conseiller d'Education au Lycée Marie-Curie (1974/75)
"... Dans la nuit des souvenirs, entendre les pas aériens du passé".
Vous me demandez de remettre le Temps à l'heure du passé, de remonter la mémoire et l'écume des jours et de refouler les armées du Viêt Minh (de libération) pour évacuer Hô Chi Minh- ville du cours de l'Histoire, et y replacer la séduisante Saigon à sa place d'autrefois. Et donc de ré-animer par... le bouche-à-bouche en quelque sorte, des souvenirs... "momifiés"! C'est peut-être beaucoup pour un seul homme? Mais, foi de rescapé, je dirai tout! A vos risques et périls. Suivez plutôt...
Septembre 1974 :
Porté par le chant du cygne qui annonce sa fin, j'arrivai en ces lieux quasi mythiques avec ma famille, comme aspiré par "le sombre attrait des causes perdues". Cela devait manquer... à mon karma, pour sûr! C'est par "ricochet" que je me trouvais là. Et vogue la galère...
En effet, cela débuta... par l'aboutissement d'un (premier) contre-temps : d'abord pressenti par le Ministère depuis quelques semaines pour être nommé à... Mexico (!), il se ravisa pour me proposer le poste de Saigon, pour lequel les candidats devenaient introuvables... pour jouer la carte de "l'indispensable"! Quant à moi, le goût de l'aventure (irraisonnée ?), l'attrait du pays (gommant celui du pire), la quête de soi, en somme peut-être. Me voilà partant dans les chants... d'un naufrage anticipé montant de partout en Occident! Dans mon entourage, on me traita quasiment de fou ! Ça commençait bien ! Mais heureux, j'étais (par défi ?)...
Au Ministère, lors de mon départ, l'on se montra plutôt inquiet en effet ! J'emmenai femme et enfants (trois). Mais à ce stade du contexte, le pilote de l'avion était devenu le DESTIN. J'étais donc devenu angéliquement... "irresponsable" – et c'était déculpabilisant en somme !
Second contre-temps : A cause d'un "problème de rotation", il n'y a pas d'avion pour notre départ à 17 h de Paris. Dans l'incertitude, il fallut attendre... 2 heures du matin ! Saigon, vraiment, cela se méritait ! Le décalage horaire corrigera la différence à l'arrivée : vers minuit ! Mais nous devenions complices de l'imprévu.
Et cela nous allait si bien de descendre dans l'irréel de cette Asie, en rêves de soie, au-dessus des voiles du Mékong et de la souriante Saigon, l'esprit ennuagé de sommeil retenu et... planant de fatigue – en overdose ! Mais cet "état second" était trop beau. En fait, nous venions d'atterrir dans un troisième "clash-contre-temps" : le couvre-feu ! Bigre, ce n'était pas du tout prévu dans le coût du billet de transport !
On nous informa alors que nous allions probablement passer la nuit sur les bancs de l'aéroport (Tân Son Nhut). Belle perspective ! Pourtant – ô miracle! – un car militaire escorté d'une "Jeep", gyrophares allumés, arrivèrent pour chercher ces voyageurs ébahis de bonheur. Mais c'est sur le trajet que nous eûmes alors l'occasion de prendre la dimension de la situation : aux angles des rues des principaux carrefours de la ville, des sacs de sable érigés en murs d'où pointaient des mitrailleuses et les hauts des casques militaires. Des événements se préparaient à monter en puissance – et décideraient à notre place. Et l'on allait déjà commencer à ne plus s'appartenir. La première page d'une aventure incertaine se confirmait.
Nous fûmes déposés dans un grand hôtel ("Le Continental" ?). Détente, et bonne nuit enfin ! Pourtant – ô nouvelle surprise ! – voilà que le canon se mettait à tonner dans le lointain. Tiens donc ? "Vous avez dit 'bizarre' ?" (Et vous suivez toujours ?).
Dès le lever et du haut de l'étage de l'hôtel, premier spectacle inattendu (et gratuit !) pour un Européen quelque peu cartésien : un concert de brefs coups de klaxon et sonnettes d'avertissement des plus surprenants, dans le carrefour en contrebas. En effet, faute de feux de signalisation et de réglementation des priorités, un invraisemblable "en même temps" pacifique de cyclo et moto- pousse, scooters, vélos, voitures, "bouchonnaient en caillot" avant de s'extraire lentement les uns les autres, en nuances et sans "accrocs"... ni "coups de gueule" à l'européenne! Belle leçon de civilité. On nous alloua donc un appartement à la Cité de Larégnère, réservée aux Français. Mais nous désirions surtout vivre le contact avec les Vietnamiens.
Des Français auraient voulu aussi, depuis longtemps, obtenir un logement en dehors de cette Cité, et assez peu éloigné du Lycée. Mais grâce à une très précieuse personne de l'établissement, une location de villa nous fut vite proposée, située à quelques minutes à pied de ce dernier.
Nous étions déjà devenus des élus du Vietnam ! Je m'étais laissé dire, par la suite, qu'une étude de mon thème astral avait décidé de cette chance puisée... dans ma date de naissance (fichier du lycée) – je ne sais toujours trop quelle planète remercier ! Quelques mois plus tard, l'on me proposait une deuxième villa. Mais je ne pouvais tout de même pas faire plaisir à tout le monde ! Et dans cet ordre d'idées, ma mémoire me rappelle au bon souvenir de ce sympathique professeur de sciences exactes, qui "lisait" dans les lignes de la main – et qu'il pouvait dire la vérité. Mais si ! Mais si ! – parfois !
Mon accueil au Lycée fut des plus sympathiques à tous les niveaux, et mon intégration immédiate. Mais je me souviendrai toujours de ce père vietnamien venu voir l'Administration du Lycée, quelques jours après ma prise de fonctions. Son fils ayant échoué au baccalauréat de juin avait été, de ce fait, mobilisé d'office. Ce père venait nous annoncer modestement la mort de celui-ci sur le front de guerre ! Mais c'est son attitude dans la manière bouleversante de le dire qui interpellait au plus profond de soi : avec l'esquisse de sourires ! Sans doute une façon charitable de nous épargner de souffrir à partager sa peine, si cruelle ? De nous dispenser du mal de l'aider à porter le poids de cette croix si lourde ? Ici donc, on sourit pudiquement au malheur pour le conjurer. Et l'on ne crie pas dramatiquement sa peine au ciel, comme ailleurs parfois, pour forcer la compassion chez autrui. A chacun sa civilisation de la souffrance. Mais je reste habité par cette attitude hors norme pour un occidental. Il n'a jamais été rapporté que le Christ eut souri pendant sa vie terrestre. Est-ce possible ? Cet homme-là, crucifié, souriait... De quoi faire tomber à genoux tout l'Occident ! (... et l'occasion à saisir pour quelques pays du même camp, d'exprimer certains forts repentirs pour le passé, envers ce Vietnam trop pacifique, exploité, ou soumis aux pires atrocités de guerre).
Au Vietnam, le sourire est d'une grande séduction. C'est une politesse de l'accueil et une forme de civilisation. On s'en retrouve "colonisé" (à notre tour!) jusque dans l'âme. Montherlant avait écrit : "On ne doit pas accorder sa confiance à quelqu'un qui ne sourit jamais" !
A mon retour du Vietnam (... tout sourire d'avoir échappé du pire!) dès l'aéroport d'Orly, je tombai de stupeur devant certains visages parisiens ou autres, de l'époque (1975) : crispés, graves, le regard distant portant haut parfois. Une irrépressible exclamation intérieure surgit alors dans mon esprit: "Fichtre, ce n'est tout de même pas cela, le Français ? !" Il ne fallait pas généraliser, évidemment. Mais la société n'avait pas les problèmes d'aujourd'hui, pourtant (chômage, etc.)... Rien que l'étincelle du choc de deux civilisations, ce n'était que cela...
Je n'avais jamais été autant "gâté" que dans ce Lycée Marie-Curie. La chaleur arrivant vite sous cette latitude, vers 9 h, quelqu'un passait dans le couloir, et mon ventilateur du plafond se mettait à brasser l'air rafraîchissant. Le soir descendait vite, vers 18 h, et ma lumière du bureau s'allumait. Qui le faisait ? Plusieurs circulaires étaient à signer ? Une secrétaire attentionnée s'appliquait, à mes côtés, à me tourner délicatement les pages. Et ainsi, en toutes occasions, beaucoup de prévenance, de gentillesse, d'intelligence raffinée. Et même de dévouement désintéressé d'ordre privé inattendu parfois ! Apprécier, c'est se mériter tout en s'évaluant. Ce qui n'interdit pas l'échange en retour, dans ce que l'on peut apporter de différence: l'échange de "terreau" avec lequel chacun peut fertiliser... ses "racines" !
Ainsi, au point de vue professionnel, je compris vite qu'il me fallait adapter mes méthodes éducatives aux mentalités. Je n'avais plus à "punir". Il suffisait d'un avertissement oral gratuit et l'élève ne récidivait pas. Ayant été amené, comme partout, à faire des enquêtes banales pour des conduites légèrement répréhensives, je fus alors rattrapé par mon passé (... pourtant tellement éloigné de ces lieux!): on m'avait attribué le surnom sympathique de... Maigret ! Justement celui qui m'avait été déjà décerné... dans un lycée de France! Comme quoi...
Côté vie privée, ce furent des contacts humains très positifs. La première fois que notre "Chi Ba" (cuisinière) se présenta à l'embauche, elle avait cet argument définitif pour convaincre mon épouse de la choisir, "les yeux fermés" en quelque sorte: "Vous savez, Madame, je suis catholique et pas divorcée" ! Une fois acceptée, et trouvant qu'une famille de cinq, cela faisait beaucoup pour une seule personne, elle nous suggéra de prendre son amie pour l'emploi de "Chi Hai" (femme de ménage). Ces deux dénominations d'emploi restèrent leur prénom.
Toutes deux furent logées ainsi que la fille de Chi Ba, et son fils, militaire, revenant chaque week-end. Ce furent des personnes très attachantes affectivement, et ne désirant prendre leur congé de semaine (ces deux employées)... que le temps de la messe de dimanche ! Chi Ba avait déjà été employée dans une ambassade étrangère européenne. Elle nous faisait d'excellents plats chaque jour, aidée de sa compagne (se reporter notamment à sa superbe recette de canard à l'orange reconstitué avec deux grains de café en guise d'yeux), à tel point qu'un personnage de l'Ambassade de France – pourtant invité – tenta de nous la subtiliser en lui proposant un salaire plus élevé – le salaud ! Peine perdue... elle nous aimait trop !
Pendant l'impressionnant et court bombardement du Palais présidentiel d'avril 1975, Chi Ba se précipita sur notre fils de 4 ans, l'enveloppant de son corps pour le protéger. Après quoi, Chi Hai tint à accompagner dangereusement mon épouse au Lycée, malgré le couvre-feu insaturé. C'était une mauvaise coïncidence en effet : il était prévu que ma famille parte justement ce même jour, comme tant d'autres, à cause de la dangerosité des événements qui se confirmait. Et il n'y avait plus de moyens de transport(couvre-feu). Le dernier recours était donc d'aller "emprunter" la voiture du Lycée (traction-avant Citroën!)... et son chauffeur. Mais nouveau contre-temps : l'accès de l'aéroport se trouvait interdit par des barrières de fil de fer barbelé sur rouleaux de bois amovibles... et un soldat en arme. Ce fut alors l'indignation d'une Française ("pied-noir") de caractère qui sauva la situation: elle sortit de sa voiture, et de colère, hurlant, repoussa de côté ces rouleaux de barbelés ! Le soldat, bon enfant, garda son sang-froid et laissa faire. Et c'était gagné ! Ou presque: l'avion qui devait partir à 10h ne devait décoller qu'à 15 heures.
En reconnaissance et par affection, nous avons envoyé, pendant plus de douze ans, à Chi Ba et à sa fille (18 ans) des colis dont elles avaient besoin (pharmacie, vêtements...) jusqu'à leur départ aux U.S.A. où elles rejoignirent leur fils. Chi Hai, célibataire, ne nous a jamais rien demandé. A une autre famille vietnamienne inconnue (via une amie vietnamienne), nous lui avons fait parvenir aussi des colis pendant un an, jusqu'à son départ aussi pour les U.S.A.
De Saigon, je revois son "Grand Marché", le "Marché aux voleurs", ses vendeurs ambulants, etc. Et surtout cette formidable animation des rues et l'exotisme de ses cyclo-pousse, moto- pousse, vélos et voitures 4CV d'antan !
Mais encore ces scooters et jeunes filles assises en amazone à l'arrière, dont les pans de leur tunique blanche (ao dài) virevoltaient au vent, donnant du rêve à la rue. Les conducteurs de cyclo et moto- pousse avaient trois tarifs: il valait mieux se dire Français qu'Américain, pour payer moins cher, à moins de se faire admettre Vietnamien pour donner au-dessous! Pour l'anecdote, si vous étiez un "blanc" et très velu des bras, la manche longue était plu- tôt recommandée: car certaines citadines s'amusaient beaucoup au passage à tirer sur ce genre de toison inconnu d'elles! Et notre fils, blondinet aux yeux bleus, suscitait l'admiration, au restaurant par exemple. On venait avec affection lui caresser la chevelure. Et, agacé parfois, il se glissait sous la table... comme un toutou en attente de sa bouchée! Il ne fallait pas, par ailleurs, être confondu avec un Américain. L'un de mes collègues, grand, cheveux rouquins et taches de rousseur au visage, s'était fait cracher dessus, dans la rue! Il m'était aussi arrivé d'être un jour, par hasard, devant la sortie d'une école. Les jeunes élèves s'étaient alors mis à chanter à tue- tête avec des contorsions plutôt amusantes. Mais mon accompagnateur vietnamien me mit en garde: ils m'avaient pris pour un Américain, et ce qu'ils chantaient n'avait rien de sympathique à mon égard !
L'avancée irrésistible des armées Viêt-Công approcha des portes de Saigon. Une panique invraisemblable s'empara des esprits de certaines populations. Il fallait partir par tous les moyens! Mais comment ? Il y eut donc les "mariages blancs" qui s'achetaient avec des sommes ruineuses pour qui, des jeunes filles ou femmes célibataires, voulait épouser un Français ou un Américain. Ainsi les mariages de deux frères affichés à l'Ambassade de France. Moi-même, un jour je fus accosté dans la rue sur le chemin du Lycée (dès le matin !) par une jeune femme très accorte, qui me demanda (... avec le sourire !) si je n'étais pas disponible. C'était trop tard, tant pis...
Spectacles bouleversants : si vous arriviez en voiture, en ville, à un feu vert de carrefour et que vous entendiez des coups de feu (tirés en l'air), il fallait surtout stopper sur-le-champ: des camions militaires s'arrogeaient la priorité en déboulant à toute allure depuis le front de la guerre. Ils étaient chargés de cadavres de soldats dont on pouvait voir parfois les jambes débordant à l'arrière. Impressionnant !
Le cours de l'Histoire s'annonçait irréversible une nouvelle fois. La fin d'une époque nous devançait de partout, et dramatiquement pour certains esprits. Ainsi nos derniers rêves d'espoir commençaient-ils à mettre les voiles – les voiles des jonques descendant le Mékong - ... suivis bientôt des radeaux d'infortune des plus désespérés fuyant l'attente de "paradis effondrés" dans l'âme: les "boat- people" ! Pour eux, la vie n'était devenue qu'un "sourire aux lèvres de la mort".
J'étais donc resté seul à Saigon, sans les miens. Mais très bien "entretenu" par mes deux irremplaçables employées de maison – adorables ! Puis la direction du Lycée me donna l'occasion de... "faire l'école buissonnière", en quittant mon poste, en avance, sous réserve de m'y retrouver dès juillet (?) pour assurer le service des grandes vacances. Peu doué pour partir, je prolongeai agréablement mon séjour, ignorant qu'en France (et ailleurs) le petit écran déversait les informations les plus accablantes sur la situation. C'est pourtant le 27 avril 1975 au soir, que je trouvai enfin le courage de faire mon deuil de Saigon (qui devait "tomber" le 30). Et c'est sans le savoir que je pris le dernier avion possible, juste avant le premier bombardement de l'aéroport ! Et ce fut... délirant !
Nous venions de prendre l'altitude dans le soir juste au-dessus d'un tapis (... d'honneur) de nuages déroulés uniformément, qu'une féerie sans nom éclata: de petits éventails de lumière s'ouvraient, poétiquement, ici et là, au niveau des nuées "planant" au-dessous, et autour de l'avion. C'était vraiment beau, mazette!...puisque personne n'avait jamais vu cela. Mais quelle inconscience tout de même! Ce n'est qu'après que l'avion se fut posé aux Indes (Madras ?) que l'on eût droit à la vérité. Formidable! Des canons nous avaient tiré dessus!!! Plus forts que la mort nous étions tous devenus ! Mais de tout cela – "contre-nature" – il fallait s'en remettre... (surtout continuez à nous suivre!).
Dans cet avion, j'avais pour seul compagnon un professeur du Lycée. Et de cette joie d'immortels, il fallait peut-être en faire quelque chose à partager. Deux hôtesses de l'air, vulnérables, en vinrent à s'intéresser à nous. On les assiégea par de bons mots, on les gagna à notre ivresse de vivre encore; et de rire beaucoup, elles se fragilisèrent comme des gamines.
Tellement qu'elles s'offrirent (... en tout bien et tout honneur!)... en bulles pétillantes de champagne par (petites) bouteilles décapsulées pendant tout le reste de cette aventure partagée! N'est-ce pas beau la France, à ces altitudes du pire et du meilleur, lorsqu'elle s'hallucine et s'oublie hors de ses exceptions culturel- les?! On ne sort pas indemne de tout cela, et il allait falloir trouver "du temps" pour se réajuster au train-train ordinaire des choses – loin des tocsins et "malédictions enchanteresses".
Et pour finir, un petit drame existentiel. Mon cher collègue avait sa fiancée (vietnamienne!) qui l'attendait à sa des- cente d'avion. Il me demanda alors de servir d’alcootest à son haleine, et de me mesurer à l'odeur qu'elle dégageait. C'était suicidaire, et j'étais devenu kamikaze ! Et ce n'était pas le saké vietnamien. Pauvre fiancée... mais souriante à coup sûr !
30 avril 1975 : Chute de Saigon : "Une fleur qui tombe est une fleur totale".
Et merci de m'avoir suivi à travers tous ces embâcles, et accompagné. Mais qui oserait encore dire que moi et les miens n'étaient pas "faits" pour aller à Saigon ? Et en nœud papillon, s'il vous plaît !
Esvres, le 8-12-2005,
Maurice LANLIGNEL