top of page

Devant le lycée...

Cécile R.

MC 75

La Giléra de mon frère (4e Technique)


13 heures 30, je tirais doucement mon frère aîné de sa sieste en lui disant qu'il était l'heure de m'emmener au lycée. Il se releva vivement de son lit, enfila ses sandales, remit à moitié les pans de sa chemise dans le pantalon et le voilà prêt pour sortir.


Une fois qu'il eut démarré sa Giléra - scooter moins connu que l’illustre Vespa - je m'installai en amazone, côté rue, derrière lui, entourant sa taille de mon bras (il était très mal vu et même interdit par le gouvernement qu'une fille se tienne à califourchon comme passagère sur une moto !)


Installée dans cette position inconfortable et en constante recherche d’équilibre, je regardais défiler le bitume sous mes chaussures, jetant, de temps à autre, un coup d’œil devant, par-dessus l’épaule de mon frangin.


Bientôt le lycée était en vue et je pouvais apercevoir des filles de ma classe bavardant gaiement au coin de la rue. C’était un de ces moments privilégiés que cette attente avant l’ouverture des portes du lycée.


Je demandai à mon frère de me déposer un peu avant le groupe. C’était sans compter l’état des freins de sa bécane ! Il amorçait le freinage de sa machine, sortit ses freins de secours qu'étaient ses sandales sur le sol : on passait donc devant mes copines, laissant derrière nous une nuée de poussière pour finalement s’arrêter 5 mètres plus loin !


La scène provoquait l’hilarité générale : moi qui voulais être discrète, notre arrivée était réussie.

Honteuse, je vins rejoindre les filles qui rigolaient encore…

Les friandises


Combien de fois avais-je rêvé de retrouver le goût de toutes ces friandises proposées devant notre lycée et dans les rues de Saigon ?

  • fruits verts marinés au sirop de réglisse roulés dans du sel pimenté,

  • fruits mûrs gorgés de sucre gardés au frais sur un bloc de glace,

  • glaces à l’eau, aux haricots rouges ou verts à la découpe,

  • nougats aux cacahuètes (kẹo kéo) tirés et rompus en bâtonnets à la demande,

  • salade de papaye verte au bœuf séché arrosée de sauce bien relevée,

  • "bò bía" roulés avec dextérité par le marchand sous nos yeux admiratifs,

  • sandwichs chauds et croustillants au porc,

  • sans compter toutes ces boissons glacées dont on a autant à boire qu’à manger…

Fuyant les provinces en guerre et pour survivre dans la capitale, tous ces marchands ambulants s’ingéniaient à nous proposer de quoi apaiser nos fringales et que nous engloutissons avec délice…



Cécile R.



Recueils
bottom of page