top of page

Sur les routes d'Asie et d'Europe

Thérèse De Clercq-Ullric

Professeur d’Histoire-Géographie

Thérèse De Clercq-Ullric


Je salue affectueusement tous mes anciens élèves et amis du Lycée Marie-Curie, là où j'ai enseigné l'histoire-géo du 2 octobre 1971 au mois de mai 1975 (car en effet, l'écrit du bac fut terminé avant les "événements" de Saigon ; on ferma le lycée environ deux semaines, puis le nouveau gouvernement nous fit ouvrir Marie-Curie).


Cette année-là, j'étais de service et donc en résidence à Saigon encore en mai 1975: je fis passer l'oral d'histoire-géo aux élèves de notre lycée, mais aussi à ceux de lycées vietnamiens. Ce fut extrêmement troublant, humain et accablant. On ne peut jamais oublier ce "relationnel-là". De même que je ne puis oublier le "relationnel" avec mes élèves, collègues et avec les Vietnamiens des régions où j'allais faire des recherches régulièrement.


Ceci me mena jusqu'à Camau, Ha Tiên, Châu Dôc et Tân Châu, île du Hâu Giang. Entre-temps, toutes mes recherches faites dans la province de Bà Diêm, district de Hoc Môn en matière d'histoire, de géographie, de cadastre, de botanique, de riziculture, d'ethnologie (de 1859 à 1975), ont été remises par moi-même à Villeneuve d'Ascq - Université de Lille, à Paris : Centre des Archives de thèses, à Mme Van Chi Régine de Sorbonne, mon prof-tuteur pour la thèse, et enfin au Directeur du jury, M. Lombard, de Lille-Villeneuve d'Ascq. La bibliothèque de géographie de Villeneuve d'Ascq a en dépôt également cet ouvrage (Thérèse De Clercq, Études d'une communauté de villages : Tân Thoi Nhut, ex-Bà Diêm, Province de Gia Dinh, District de Hoc Mon; thèse passée à Villeneuve d'Ascq-Lille en juin 1979).


Je me retrouve très souvent à Bà Diêm qui fut restructuré et appelé, à l´époque de mes recherches, Tân Thoi Nhut; cela se situe dans le district de Hoc Môn... Et puis je me sens parfois emportée par les eaux jaunâtres du Cuu Long, soit dans la région de Châu Dôc et plus particulièrement dans l'île de Tân Châu que je parcourus mille et une fois !!! Mes passeurs à travers le Hâu Giang étaient deux jeunes de 11 et 12 ans (frère et soeur) qui avaient une barque à moteur. Ces enfants-là me restent toujours en mémoire, ils étaient suaves et dynamiques à la fois.


En septembre 1975, je partis de Cambrai à Francfort sur-le-Main afin d´enseigner l'histoire et la géo dans des lycées allemands et français; puis je me fis recycler en "communication-langues étrangères pour adultes".


Je suis enchantée que le Bac TG1 ait permis à plusieurs de mes élèves de "plonger" à même dans le secrétariat de direction. Je m´étais aperçue que c'était à la fois plus vaste et plus proche du monde du travail que les autres sections du Baccalauréat.


Mon amie Truong Suong Janine de TG a ainsi trouvé un créneau dès son arrivée à Dijon et ce fut la carrière dans la banque. Je l´ai revue deux fois après bien des années: en 1999 lors du mariage de sa nièce Elise que j´avais côtoyée quotidiennement durant 4 ans (elle avait entre 2 ans et 6 ans) et je la revis lorsqu´elle se maria à Lyon à l'âge de 30 ans. Je revis ensuite Janine en 2003 lors du mariage de son neveu, frère d´Elise (avec une Française) du Pas-de-Calais. Nous communiquions par téléphone ou lettre avec sa mère Sang Ngoc et elle-même ; mais je ne pouvais aller à Dijon à cause de mes activités prenantes.


Nghiêm était celui que j´appelais "petit Bouddha", car sur le comptoir de la pharmacie de Phan Dinh Phung, il trônait et écoutait la mère de Janine me parler. Il avait 9 mois lorsque je le vis pour la première fois au Viêt-Nam; et je le vis au Viêt-Nam pour la dernière fois en 1975. Ensuite, communiquant toujours avec ses parents (Angela et Christian), j'eus de ses nouvelles, et je le revis lors de son mariage à Lyon en 2003. Nous bavardâmes deux jours de suite, Janine, Michel son compagnon de vie, Vui son frère (le dernier des Truong), mais aussi avec les parents du jeune marié, les oncles et tantes etc.


Nous avons, mon mari et moi, parlé avec plaisir avec un couple vietnamien de Saigon. C'est arrivé ainsi : nous avions été en 99 au mariage d'Elise avec leur fils Linh. Or, au deuxième mariage de chez Truong de Lyon, nous les revîmes. Le mari était prof de math dans un lycée vietnamien et sa femme prof d'histoire-géo dans une école privée de Saigon. Ils sont très sympathiques également. Nous avons chanté ensemble (à trois) la chanson traditionnelle "En passant le pont" (Qua câu gio bay)... Mon mari en était fasciné! J'avais amené les paroles, gardées par moi précieusement depuis 1975.


Thérèse De Clercq-Ullrich



Recueils
bottom of page